L'Académie française couronne, en 1917, Charles Géniaux pour un roman qui n'est, à ce moment, paru qu'en feuilleton. Le secrétaire perpétuel, Emile Lamy, trouve bien des qualités à La passion d'Armelle Louanais, «l’épopée du silence. Un bourg de paysans muets, une gentilhommière, une église, une femme et un prêtre, que leur solitude fait plus importants l’un à l’autre: ici l’orage est dans les âmes, il s’y tait, il y étouffera. Si l’on eut dit il y a vingt ans: un écrivain composera un roman où deux personnages, qui n’agissent pas, ne parlent pas davantage, où les battements secrets de deux cœurs sont le seul mouvement de deux vies, où tout consentement, toute surprise d’un attrait humain sont anéantis dans le prêtre par une vertu que la tentation n’approche pas et prévenus dans la femme par un respect plus fort que l’amour, où la mort du prêtre vient avant qu’il ait eu rien à interdire, où la femme sous le deuil dont elle meurt à son tour reste fidèle à la religion de son secret, les maîtres des cénacles littéraires auraient pris en dédain l’indigence d’un tel sujet. Or cette œuvre a trouvé grâce devant notre goût rénové. Loin qu’il s’ennuie à la double austérité de cette morale et de cet art, il leur en a su un double gré. À ceux qui gardent le culte de nos dons traditionnels, les deux personnages apparaissent semblables à ces statues voilées et dont les corps demeurent visibles et les visages expressifs sous les défenses des plis. Et à ceux qui accusaient notre littérature de chercher sa vie dans les licences malsaines, cette œuvre oppose la décisive réponse de sa chasteté et de son succès.»
1,99 euros ou 6.000 ariary
ISBN 978-2-37363-027-5
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