Le comte de Maudave, né en 1725 près de Grenoble et mort en 1778 à Mazulipatam en Inde, est un peu le chaînon manquant des tentatives françaises de colonisation de Madagascar entre Flacourt au siècle précédent et Benyowsky qui lui succédera. Trois tentatives manquées, mais trois noms qui ont marqué l'histoire de Fort-Dauphin pendant quelques années.
Henri Pouget de Saint-André, entré dans la famille de Maudave, a eu accès aux lettres et aux journaux qu'il avait laissés. Il retrace, sans cacher son admiration pour l'homme ni sa colère envers ceux qui l'empêchèrent de mener son entreprise à bien, l'aventure d'une installation décidée en 1768 et abandonnée deux ans plus tard. L'optimisme habite d'abord le «commandant pour le roi dans l'île de Madagascar», avant la déception.
Cet ouvrage doit être situé dans le contexte précis de son époque: l'année précédant sa parution, un traité d'alliance franco-malgache a été signé, décevant les partisans d'une colonisation. En montrant comment Maudave aurait pu réussir un siècle auparavant, Pouget de Saint-André leur fournit des arguments...